Et une minute de soleil en plus, une!
Voilà notre récompense pour avoir traversé ces journées un peu grises et sans goût. On a beau allumer tout ce que nous pouvons et profiter du moindre rai de lumière venu d’en haut, les jours des fins d’année retiennent leur souffle, presque jusqu’à l’asphyxie. Et nous avec. Bonne nouvelle, bonne année, janvier est là, il est grand temps de se remettre à respirer.
Cette année, j’ai profité de décembre pour me faufiler entre les heures et atteindre la nuit au plus tôt. La saison s’y prête et sans pour autant hiberner, je me suis surprise à flemmarder plus que de coutume. Même si nous avons pris l’habitude, à coup de mégawatts, de bûches dans la cheminée et de guirlandes dans le sapin, d’aller gaillardement vers le printemps, il ne faut pas oublier de profiter de l’accalmie des nuits longues, elles ne reviendront pas de si tôt.
Chaque saison, comme chaque âge, a ses plaisirs.
L’an dernier, à cette même époque, j’étais partie pour la première fois près de l’équateur. Les journées se logeaient autour d’un cadran immobile, 6h-18h pour le jour, l’autre moitié pour la nuit, qui tombait chaque soir comme un caillou dans l’océan. Pour celui qui a vécu nos aurores glacées et nos crépuscules flamboyants, la discrétion de ces passages avait de quoi surprendre. Tout suivait à l’envi, comme dicté par un métronome immuable, le temps passant sans qu’aucun signe ne permette d’en saisir les nuances : même température, même jour, même nuit, même clapot des vagues sur la plage, même brise dans les palmiers, même dolence chez les habitants. Ce qui n’est pas fait aujourd’hui le sera demain, ou le jour d’après, quelle importance au fond, tout est si pareil. On aurait dit que rien n’existait pour de vrai, ni les heures, ni les mois, ni les gens, comme épinglés pour toujours sur les cartes postales de ces iles de rêve. Boula, boula, je m’appelle Kerela, Assa, Milli, Zach….Boula, boula, tu dis aussi ton nom, aussitôt dit, aussitôt oublié, le prochain bateau arrive déjà. Boula, boula, au revoir, au revoir.
Alors cette minute de soleil en plus, même cachée derrière le gris du ciel, j’avais envie de l’accueillir, ici et maintenant, dans la joie. Je sais qu’elle existe, je sais qu’elle signe le Retour, je sais qu’elle démarre le nouveau cycle. Celui des chants d’oiseaux de février, des giboulées de mars, des fils de Soi d’avril, des soubresauts de mai, pour nous préparer à profiter, dans la folie lumineuse de juin, des longues et douces journées d’été.
Et une minute de soleil en plus, une !!!
Avec tous mes vœux,
Evelyne
janvier 5, 2018j’veux du soleil….
loubradou
janvier 12, 2018Que la douceur de la vie te berce.
Merci pour ces jolis mots.
Des bisous jolie isabelle