En ce mois de spectres et de citrouilles, une amie m’a invité à assister à un spectacle de la Compagnie “Sale Gamine” intitulé “La chasse est ouverte”. Comprenez la chasse aux sorcières. Et même la chasse à une sorcière, celle qui est devant nous, nous transformés en tribunal populaire pour l’occasion.
Une jeune femme, seule en scène, a fait résonner les murs de la maison de son talent. La fête fut belle et joyeuse autour de cette grande actrice qui incarnait à elle seule 5 personnages. Elle a transmis son énergie, sa fougue, ses questions à notre assemblée de quinquas : le sexe ça vous fait quoi ? Rien. Et vous ? Je ne me souviens plus. Et Lisa reprenait sur son accordéon son petit refrain : Fais moi mal Johnny-Johnny-Johnny, bienveillante, amusée. Et pour donner un nouvel élan, elle a ouvert grand la porte et a crié “J’aime le sexe.”
Femmes, réveillez-vous, le monde a plus que jamais besoin de vous!
Dans nos mémoires, certaines dates sont marquées au fer rouge. Inutile de préciser l’année. Le 6 juin? Ce fut le débarquement des alliés. Et la libération de l’Europe put enfin commencer. Elle n’est toujours pas terminée. Nous portons en chacun de nous les stigmates de cette folie de conquête à tout prix.
En ce jour de trompettes dressées, nous fêtons les 100 ans de l’armistice du premier conflit mondial qui portait en son sein les germes du suivant. Comment se réjouir de paix qui entrainent la guerre ? Parce que ce siècle d’hommes et de feu a tant produit de femmes seules qu’elles ont fini par se réveiller.
Derrière tous ces militaires, devant toutes ces tombes, face à ce terrible gâchis, elle ont milité : oui à… non à… elles ont levé le poing, porté des pantalons, glissé des bulletins dans des urnes, fait des chèques tout en continuant à élever des enfants et faire des lessives.