Le printemps est là. La forêt se teinte d’un vert tendre qui ravit l’âme. Encore une fois, la terre, notre grosse Maman, nous pardonne tous nos péchés. Elle se vêt de neuf et de fragile devant nos yeux aveugles pour la plupart, malvoyants pour le reste.
J’ai commencé un cycle de textes sur la voix : mes rhapsodies. Je me souviens de cet atelier il y a une dizaine d’années “Vous avez trouvé une lampe. En la frottant un bon génie en sort et vous dit : dis ce que tu veux et tu l’auras, mais une seule fois”. Nous étions quarante et personne n’avait osé prendre la parole, émettre un voeu. Silence. L’animateur avait alors repris” Regardez dans quel état de stupéfaction vous êtes. Même au sein d’un groupe bienveillant et sans aucun enjeu, vous êtes muets sur vos envies”. Alors il avait choisi au hasard un homme face à lui et la ronde avait commencé à tourner dans le sens des aiguilles du temps,