Le poète suscite l’écriture qui ensuite le soutient et le guide dans son parcours aveugle. Ils cheminent ensemble au cœur de la forêt des mots, non pas en quête de fusion mais vers la création.
Attelée à l’écriture, c’est aussi vers elle que je vais de mon pas tantôt léger comme une plume, tantôt lourd d’incertitudes.
Ce matin dans la forêt, une pluie d’or a baigné mon visage. J’ai arpenté les chemins tapissés de feuilles, humé les effluves de champignons et de bois coupé qui saturaient l’air, traversé une féerie de couleurs déposée cette nuit par la main experte d’un automne au sommet de son art.
Les yeux levés vers le ciel, il me semblait marcher sous une voute de tableaux de Séraphine Louis. Elle me guidait dans sa galerie, lumineuse, inspirée, frémissante. Nul autre qu’elle n’aurait pu à ce point me faire ressentir le luxe de ce royaume.